C’est un véritable ras-le-bol exprimé par plusieurs filles pygmées rendues grosses par leurs partenaires bantous vivant à Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, en province du Nord-Kivu.
Ces dernières s’indignent du fait que les jeunes bantous de sexe masculin qui sollicitent la main des filles pygmées, finissent par les abandonner avec leurs enfants.
« Un homme m’avait dit qu’il appréciait ma beauté et m’avait dit qu’il m’aimait. Mais, après m’avoir rendue grosse, il m’a abandonnée. Je suis allée à la maternité, j’ai accouché, mais il ne m’a rien donné jusqu’ici, même pas des habits pour son enfant. C’est seulement ma famille qui s’est occupée de moi », a témoigné une femme pygmée engrossée et
abandonnée par son partenaire bantou.
Abandonnées par leurs partenaires, les filles pygmées sont contraintes à la débrouillardise pour subvenir à leurs besoins.
Une thèse confirmée par Gloria Mucheyina, une autre femme pygmée qui a eu deux enfants avec un bantou. Elle témoigne avoir été abandonnée par son partenaire.
Pour l’instant, elle vit avec ses enfants dans le site des déplacés de Luvangira, au quartier Oicha 1er.
« Je suis une pygmée. Ces enfants appartiennent à un nand [Ndr communauté bantoue majoritaire dans la région]. Je suis leur mère. L’un a trois ans et l’autre 6 ans. Leur père les a refusés tout comme leur famille. On s’était croisé et il me sollicitait tellement en disant qu’il m’aimait. Il me rassurait qu’on sera ensemble même en cas de grossesse. Lorsque je suis tombée grosse, il m’a abandonné », regrette-t-elle.
Pour sa part, le service des affaires sociales en territoire de Beni annonce avoir déjà lancé une opération d’identification des enfants abandonnés par leurs pères biologiques.
La cheffe de bureau, Zawadi Kalungero, révèle que son service mène également des plaidoyers auprès de certains partenaires pour la prise en charge de ces enfants en situation de vulnérabilité avancée.
nzadinews.net rédaction
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