Le gouvernement Ilunga Ilukamba composé de 66 membres de la coalistion Cach-FCC est le résultat de longues et âpres discussions avec en toile de fond l’équilibre politique et la représentation des provinces, des femmes et des jeunes; mais surtout la grande attente du peuple congolais était de voir de nouvelles figures devenir membres de ce gouvernement post-alternance pour travailler au profit du développement du pays. Avec 83 % d’hommes et 17 % des femmes ayant des portesfeuilles ministérielles importantes, cette équipe gouvernementale représente 76,9 % de personnes qui n’ont jamais été ministres avant.
LE RATE DU GOUVERNEMENT ILUNGA ILUKAMBA
Contre toute attente, les congolais verront rebondir des personnalités comme Thomas Luaka, Germain kambinga, Steve Mbikayi, Claude Nyamugabo et Azarias Ruberwa. Ce dernier, juriste de formation et ex-rebelle du RCD Goma, converti en Vice-président de la République après Sun City en 2003 aura accompagné loyalement le régime Kabila de 2006 à 2018. Mais la grande question que l’on peut se psoer est celle de savoir pourquoi garde-t-il cette portefeuille de Décentralisation du territoire depuis les gouvernements Samy Badibanga et Bruno Tshibala jusqu’à ce nouveau-né de Sylvestre Ilunga? Véritable secret de polichinelle !
REGARDS TOURNÉS VERS L’AVENIR
Il est vrai que les regards de tous les congolais sont tournés vers l’avenir afin de voir le gouvernement Ilunga Ilukamba matérialiser les acquis de l’alternance démocratique en travaillant pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations. Certes, »ekomi tango ya mosala », a chanté Eric Nice, jeune congolais, dans un clip interpellateur la semaine dernière. Je crois que le point de départ de tout effort de développement humain intégral devrait commencer par un diagnostic sérieux sur des problèmes du Congo, en évaluant et sanctionnant la gestion du régime kabila -qui a connu des crimes économiques et des crimes contre l’humanité les plus ignominieux de l’histoire de la RDC- et jettant des bases solides d’un État de droit tant souhaité au coeur de l’Afrique. La justice élève une nation, dit-on. On ne devrait pas vivre dans une République où les inégalités et l’injustice sont canonisées et où les opprimés regardent avec résignation leurs oppresseurs vivre tranquillement sans rendre compte de leurs actes pendant qu’ils étaient à la gestion du pays. Cela revient à dire qu’il faudrait que le président République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo mette sur pied une commission pour ce diagnostic qu’on peut nommer commission « Justice, Paix et Réconciliation ».
« Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent », dit le psalmiste ( Ps 84, 11). Aimer son pays, ses compatriotes, c’est leur vouloir du bien. Et le bien va avec la vérité sur la gestion passée du patrimoine commun nous legué par nos aïeux; la vérité c’est rendre justice aux victimes de la barbarie qui sévit au Grand Kivu depuis plus de deux décennies sans oublier les victimes des massacres du Kasaï, du Bas-Congo, de Yumbi, des manifestations de Kinshasa (2015-2017), etc. En plus, alors que l’amour évite la rancune et la vengeance tout en appellant au pardon, la vérité invite à la justice afin que tous vivent dans la paix dans une république réconciliée avec l’histoire. La justice, c’est dire non à l’arbitraire, au favoritisme, à l’impunité. Voilà le socle d’un État de droit. À quand cette commission « Justice, Paix et Réconciliation » verra le jour, voilà le grand inconnu!
François Tshionyi Kazadi, Analyste indépendant.
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