Kalemie/Affaire démolitions : “On chasse des gens comme des criquets pelerins”, Alexis Katempa.

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Le ministre des infrastructures, urbanisme et habitat du Tanganyika clochardisé et hué lors d’une séance plénière le 30 octobre 2020 est sommé à la démission.
Le député Alexis Katempa l’initiateur de son interpellation à l’assemblée provinciale, concernant le dossier de démolitions , a laissé entendre qu’il veillera personnellement à ce que Kitenge Tchamugeya Fidèle soit démis de ses charges de ministre.
Ce député issu du rang de l’opposition a à son tour été chahuté par les pro-Tchamugeya présents dans la salle et qui racontent que Katempa a émis des accusations farfelues. Cependant, en dépit de toutes les réactions, le président fédéral de l’unadef promet d’élaborer une motion de censure à son encontre.
“Je dois aller jusqu’au bout et je dépose dès maintenant au plus tard demain la motion de censure et nous allons voter pour qu’il soit sanctionné parce qu’il a commis des gaffes. La population est en train des souffrir, on démolit pendant des moments difficiles, on chasse des gens comme des criquets pèlerins et là on ne va pas accepter” déclare Alexis Katempa.

Est-ce là une chasse à l’homme de grande ampleur ? Qu’est-ce qui viendra sauver le ministre des infrastructures des griffes des députés ?
C’est autant de questions sans réponses pour l’heure, mais une réaction très poignante a subitement été lancée au sortir de la séance plénière par un haut dignitaire de la province du Tanganyika.
«Qui peut le plus peut le moins, mais qui peut le moins ne peut pas le plus»

Une langue de bois qui ne dévoile clairement pas le fond de sa pensée.
Nonobstant, après l’écoulement de l’échéance du moratoire de 48 heures tel qu’accordé au ministre des infrastructures à sa propre demande, Tchamugeya n’a toujours pas trouvé d’astuce magique pour défaire la fureur de députés et les dégonfler.
Ses réponses ont été jugées non convaincantes. Et d’un seul coup, surprise, le ministre passe aux aveux pour outrage à l’assemblée provinciale, en regrettant chacune des erreurs qu’il a pu commettre.

Voici comment se présente le dossier en soit et les échanges de la première séance le 27 octobre 2020.

Depuis quelques temps les députés provinciaux essaient de clouer au pilori le ministre provincial des infrastructures, urbanisme et habitat dans le très controversé dossier de démolition sur le site Kahinda situé au nord-est de Kalemie.
Kitenge Tchamugeya Fidèle, dont les agissements font objet de plusieurs remous et accusations, est apparu devant la chambre des députés le 27octobre, pour une question orale avec débat.
Il y a beaucoup de doutes sur la nature légale de son action à Kahinda, où l’État préconise ouvrir une brettelle qui pourra relier le boulevard Lumumba au Boulevard JKK.
Selon le ministre, la route doit être de 50 mètres, d’une structure à quatre bandes. Un mesurage très contesté par certains.
«C’est un boulevard monstre qu’on veut nous montrer”, se désole Kimpu Awel Cyril le rapporteur de l’Assemblée provinciale.

Contexte

Il y a un temps le ministre des infrastructures a entrepris les travaux de récupération des servitudes publiques dites spoliées par les tiers. Après l’opération du quartier DAv, de l’avenue Kalumbi et de la place publique Kisembe, le voilà maintenant avec bulldozer, carterpillar et autre engins de chantier pour superviser la démolition des constructions anarchiques sur le site Kahinda.
Ici, il y a eu des réactions très négatives. Chose qui a poussé le bureau de l’Assemblée à formuler une liste de 4 recommandations pour échapper à une crise sociale. Si l’on en croit les députés, cela n’a pas été suivi. D’après eux, le ministre a court-circuité l’organe délibérant pour agir à sa guise. Il a redémarré les travaux qu’on a demandé de surseoir. Pourtant l’intéressé soutient le contraire.

“Il y a eu bien la descente des techniciens pour ressortir cette identification de victime telle que recommandée par l’assemblée provinciale. On identifie à travers les documents en détention par eux. 15 dossiers seulement dont pas plus de 7 documents cadastraux ont été recensés” dit-il.
Quant à au protocole d’accord (recommandé) avec les victimes, il affirme n’avoir réceptionné qu’une seule personne dans son office. Selon le ministre des infrastructures, l’État a essayé de trouver un remède social, comme légalement toutes les victimes ne doivent pas se prévaloir être dans le droit. Quelques parcelles ont été disponibilisées, en guise de compensation, pour ceux qui seraient en ordre. Pour lui, Il y a vide de document attestant la création de ce lotissement (Kahinda). Puisant dans l’arrêté de 2001, portant lotissement de ce site, alors que Kalemie était sous le joug de l’occupation du RCD, ce document accorde un lotissement de 442 parcelles sur le terrain situé au nord- est de la ville de Kalemie à Kahinda.
“Sur Kahinda il y a plus de 442 maisons” assène-t-il.

Répondant à l’incrimination des violations des dispositions constitutionnelles, notamment l’article 204, Fidèle Tchamugeya nie une quelconque violation, tout en se disant être engagé à respecter scrupuleusement les acquis de la loi fondamentale.

Du côté des députés, le ministre des infrastructures, urbanisme et habitat a mis un pied vers l’inconnu. “c’est vraiment un monde à l’envers, qu’un ministre exécute l’arrêté du maire de la ville.” se clame Kimpu Awel Cyril, rapporteur.
Alors que le ministre déclare le contraire. Il confie que les travaux sont sans fausse note exécutés par la mairie, mais il est là pour apporter un appui technique.
L’initiateur de son interpellation déclare que «Ses actes sont illégalement posés et révèlent ce qui suit : incompétences, vices et fraude de procédure, immixtion dans les attributions, usurpation de pouvoir, violation de texte en vigueur et outrage à l’assemblée provinciale.»
Dernièrement, il y a eu clash lors des travaux de récupération des emprises publiques dites spoliées par les particuliers. La police a procédé à quelques arrestations, après avoir usé de la force physique, couplée aux détonations de balles réelles et de Gaz lacrymogène. Tout ça pour contenir les victimes de cette opération en colère et en crise d’angoisse.

Ildephonse Wilondja /nzadinews.net

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