A Kalemie la proportion de mariages précoces et forcés inquiète les ONG qui militent pour les droits des enfants.
Il s’agit absolument d’un phénomène rétrograde qui grignote la vie des plusieurs adolescentes de la ville.
Selon le chargé de programme de Forecap ( fondation pour le renforcement de la capacité de la population) Jean-Bovic Kangakolo, cette situation est l’effet des us et coutumes, de la discrimination du genre et du manque de ressources nécessaires par les parents etc.
Il faut noter qu’environ 2 sur 5 mineures mènent une vie putative à Kalemie. Certaines se réfugient dans les maisons de joie bien connues et sortent chaque soir se prostituer dans les night clubs pour subvenir à leurs besoins vitaux.
Forecap vient d’organiser un atelier de 2 jours, du 27 au 28 août, réunissant environ 15 garçons et 45 filles qui ont soit été mariées contre leur gré, soit qui ont été enceintées avant 18 ans.
L’objectif poursuivi par ce séminaire est de limiter ou éliminer cette pratique illégale qui malheureusement ne faiblit pas à Kalemie.
Et pourtant la RDC est signataire de nombreux textes internationaux et africains des droits et du bien-être de l’enfant, qui affirment que le mariage doit être consenti et est légal à partir de 18 ans.
Asha Raphaëlle,15 ans d’âge, a été engrossée à 13 ans, par un collègue de sa classe. Ses parents ont décidé de l’amèner s’installer avec l’auteur du bébé.
« Je vivais dans la famille de mon mari en train d’attendre mon enfant. Quand je suis entrée en contact avec forecap, je lui ai expliqué tout ce qui avait à savoir sur mon histoire. Puis cette organisation a joué sa part, en prenant langue avec mes parents, pour les supplier de me donner une seconde chance. Actuellement je vis sous le toit parental grâce à Forecap » témoigne-t-elle. Raphaëlle préfère maintenant aller jusqu’au bout de ses études, avant d’epouser un homme.
Junusa Ibrahim Jafari, mineur d’âge, quant à lui, a abandonné sa scolarité, après avoir mis enceinte une mineure, alors qu’il était en 4ème des humanités. Par crainte des poursuites judiciaires, il a fui pour prendre réfuge dans la carrière minière de Misisi, dans le Sud-Kivu.
Ibrahim affirme qu’il y a eu arrangement à l’amiable entre sa famille et celle de la jeune fille.
« Cette fille était restée chez elle, vue que chez nous la vie était dure. Ce que j’apprends aujourd’hui avec forecap, je dois le répercuter à mes amis pour qu’ils se rendent à l’évidence des conséquences des rapports sexuels pendant qu’on est mineurs » a-t-il dit.
« Ce phénomène de mariage précoce brise la vie de jeunes filles à cause de leur fécondité precoce », dit le professeur Beranrd Lututala Mumpasi.
Ildephonse Wilondja/ nzadinews.net
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