RDC : « L’État de siège n’est pas et ne pouvait pas être la Solution, tout court » (JM Senga)

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L’Etat de siège N’EST PAS et ne pouvait pas être LA SOLUTION, tout court. Je m’en vais expliquer pourquoi, en des termes simples a lancé JM Senga, un analyste indépendant.

‘Tout d’abord, il faut rappeler en quoi consiste l’État de siège : Remplacer les autorités civiles par des militaires et des policiers et suspendre les institutions démocratiques provinciales. Cela ne répond à aucune des causes connues des violences armées à l’est du Congo. » a-t-il déclaré.

Pour lui, cela n’a servi à rien, sinon à distraire les militaires/policiers de leur mission ordinaire (faire la guerre, assurer la sécurité et l’ordre); mission dont ils avaient déjà du mal à s’acquitter.
« Là ils font tout: de la collecte d’impôts à la célébration de mariages » ironise t-il.

JM Senga pense que l’État de siège a aussi consisté à transférer la compétence pénale des juridictions civiles aux juridictions militaires.

« Encore une fois, cela ne rime à rien au regard des causes des violences armées. Cela a paralysé le fonctionnement déjà difficile de la Justice. Car les juridictions militaires sont trop peu implantées dans les deux provinces, avec trop peu de personnels, avec trop peu de moyens de fonctionnement, etc. Conséquence: les prisons sont plus surpeuplées que jamais, et des territoires entiers sont sans tribunal ou magistrat.Qui plus est, la justice militaire n’a jugé que trois cas en lien direct avec les violences armées depuis l’instauration de l’Etat de siège. Aucun officier supérieur; aucun politicien ou homme d’affaire malgré les accusations de « complicité » et la suspension des immunités. » a-t-il renchéri.

En revanche, énormément de gens témoignent des abus commis par la justice militaire contre les civils pour leur soutirer de l’argent, y compris dans des affaires purement civiles (dettes, succession, foncier, coutume…) ou des choses déjà jugées par les tribunaux ordinaires confirme le politologue.

Pour finir, l’État de siège a consisté à suspendre/restreindre les libertés publiques (réunions et manifestations, liberté d’expression, liberté de la presse…) et les immunités des députés provinciaux. Seul effet de la mesure, jusqu’ici : défiance et frustration renforcées.

Quant aux problèmes de fond des violences et de l’incapacité de l’armée et de la MONUSCO à y mettre un terme (affairisme des officiers, connivence avec les groupes armés, impunité, défaillance des renseignements, mauvaises conditions sociales des militaires, DDR défaillant…)

La proclamation de l’État de siege n’y a pratiquement RIEN CHANGÉ. Il ne pouvait en être autrement, car ce sont des problèmes qui nécessitent des actions fortes au plus haut niveau politique et de commandement, et non la simple invocation d’un régime exceptionnel pense un autre analyste anonyme.

L’État de siège n’a permis ni d’améliorer la sécurité des civils ni de mettre fin ou réduire l’activisme et les zones d’influence des groupes armés, ni d’améliorer les conditions des FARDC et de la PNC…tweete t-il.

Les avancées vantées par Tshisekedi et son gouvernement (contrôle de x villages ou routes, z rebelles tués ou capturés, d kidnappés retrouvés, k combattants démobilisés) n’ont d’avancées que le nom : ça arrivait même avant l’État de siège, sans induire plus de paix et de sécurité.

Pour couronner le tout, Félix Tshisekedi a nommé comme responsables de l’État de siège et du nouveau DDR plusieurs personnes au passé trouble, qui sont davantage sources de plus de problèmes que faiseurs de paix.
Il a traité de « ndoki» (sorciers) ceux qui ont daigné lui rappeler qu’on ne construit pas la paix avec des criminels. Kabila a essayé la même recette avant lui!

« Je mets quiconque au défi de prouver le contraire de ce que j’ai démontré explique dans ce thread. » chute JM Senga.

Dada Kabila/nzadinews.net

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