Les agents de l’entreprise chinoise commise à la construction du barrage de Busanga déplorent le mauvais traitement de la part de leur employeur.
Mécontentement exprimé à nzadinews.net de passage sur ce chantier situé à plus de 60km de Kolwezi.
Avec une capacité de 240 mégawatts Busanga est l’un des gigantesques projets hydroélectriques en RDC.
Cependant la face B de l’exécution de ce projet est loin d’être honorable dans un état qui se veut de droit. Busanga, c’est un travail pharaonique à la rémunération en monnaie de singe. Les travailleurs sont presque réduits à l’esclavage à en croire leurs propos. 180 mille francs congolais c’est le salaire mensuel mais en cas d’absence, la retenue sur salaire se fait au taux de dollars actualisé. Pas de contrat, aucune prise en charge en cas de maladie ou de mort. Toute dénonciation des mauvaises conditions de travail a pour sanction le licenciement sans préavis. Ainsi les agents n’ont d’autre choix que de garder silence.
A notre descente sur place, les agents finissent par éclater après avoir longtemps chuchoté à notre oreille de la précarité des conditions.
Nous invitant de visiter leur camps d’hébergement, c’est une découverte de la pauvreté la plus totale qui est faite. Le camps est constitué d’un côté des maisons et de l’autre des cabanes sans porte construite avec les sacs de raphia. Dans toutes les 2 categories d’habitation, par pièces sont logés plus de 5 agents et leurs familles sans installations sanitaires. Les agents se sont pris en charge afin d’ériger quelques lieux d’aisance de fortunes en sac de raphia.
Le camps n’a aucun marché mais toute sortie est interdite même pour s’approvisionner en nourriture.
Quelques bornes fontaines sont installées mais l’eau ne sert qu’aux travaux ménagers étant impropre à la consommation.
Dans ce camps, c’est le lingala qui règne la plupart d’agents et leurs familles étant venus des provinces éloignées notamment Kinshasa et Kongo Central.
Face à cette réalité vécu sur terrain l’oeil de Muyej Mangez Mans a condamné les conditions précaires des agents à Busanga et promet de faire rapport au gouverneur de province pour des dispositions utiles.
De leur côté, les responsables de l’entreprise chinoise exécutant les travaux de ce barrage se sont refusés de tout commentaire.
Au Lualaba dans plusieurs entreprises chinoises la production demeure la priorité et la vie des agents le cadet de souci. Une gangrène à combattre.
Pascal Mutwe/nzadinews.net
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