Les violences conjugales constituent une facette du lourd tribut que paient les femmes dans le monde, à côté des violences sexuelles. La R. D. Congo, réputée pour des violences faites à la femme “comme arme de guerre” connaît également le fléau des femmes qui sont battues fréquemment, voire tuées par leurs conjoints. Les statistiques ne sont pas strictement connues, tant les dénonciations de la part des victimes sont rares, d’une part, et les juridictions compétentes ne les rendent pas publiques, d’autre part.
Le jeudi 10 octobre 2019, Madame Alphonsine Nyamayabadi Makolo, trenténaire, aurait été assassinée par son conjoint, Mr Eliézer Mbabu, dans la commune de Lemba (sur l’avenue Emancipation, quartier Échangeur, dans la ville de Kinshasa, en République Démocratique du Congo).
En effet, Mme Alphonsine, alors avocate près la Cour d’appel de la Gombe, serait décédée aux petites heureux du matin le jeudi passé dans des circonstances non encore élucidées, laissant derrière elle deux enfants dont une fillette d’une année et 8 mois et un garçonnet de 9 jours. La famille de l’illustre disparue -famille Camille Makolo- trouve la pilule amère et difficile à avaler comme Mr Eliézer Mbabu s’est résigné à ne pas informer personnellement ses beaux-parents de la mort de leur fille et des circonstances dans lesquelles elle est survenue. Cependant, se plaint la famille Camille Makolo, Mr Eliézer Mbabu, présumé auteur d’homicide volontaire a acheminé le corps de la victime à la morgue de l’Hôpital saint Joseph de Limete en l’absence des membres de sa famille, quelques heures après son décès, et l’aurait enregistrée de manière irrégulière, en instruisant les agents du service funéraire dudit hôpital à ne pas laisser la famille accéder au corps de leur fille.
Une procédure judiciaire déjà entamée au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa Matete depuis trois semaines a conduit à l’arrestation du présumé assassin, Mr Eliézer Mbabu qui, malheureusement, a été relâché quelques jours après sous prétexte du bénéfice de liberté provisoire. Lorsque l’on sait que la justice en République Démocratique du Congo fonctionne sous le régime de ‘’la raison du plus fort est toujours la meilleure’’, ou la raison de l’argent est celle qui s’impose et libère, il y a lieu de conclure que le pari de la justice comme socle d’un Etat de droit est encore loin d’être gagné.
Voilà pourquoi, nous portons plus haut la voix des sans voix, tout en condamnant ce crime odieux, sollicitons l’implication aussi bien du Ministère du genre, famille et enfant, que celle de Madame la conseillère spéciale du chef de l’État pour des questions liées aux violences faites à la femme, ainsi qu’à l’implication des associations et ONG de défense des droits de la femme et des enfants pour que les auteurs des violences basées sur le genre et les violences conjugales subissent la rigueur de la loi.
Abbé François TSHIONYI.
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